Frissons, dents qui claquent, chair de poule, augmentation de la pression artérielle, de la fréquence cardiaque et respiratoire ou encore la vasoconstriction sont autant de réflexes du corps humain qui vous permettent de lutter contre le froid.
L’impact du froid sur le corps et la santé
Que se passe-t-il dans notre corps lorsqu’il fait froid ?
Lorsque le froid survient, le corps met en marche des mécanismes de défenses corporelles.
L’objectif étant de limiter au maximum la baisse de température de l’organisme afin de protéger les fonctions vitales. Ce mécanisme se met en action lorsque la température extérieur engendre une chute de la température corporelle en dessous de 37°C.
Le processus de défense du corps face au froid commence généralement lors de l’apparition des premiers signes physiques tels que les frissons, les claquements de dents, la chair de poule, etc… Un resserrement des vaisseaux sanguins périphériques, aussi appelé vasoconstriction, s’effectue alors. La chaleur que transporte le sang des organes profonds aux parties supérieurs du corps, bien que limitée, permet d’isoler les organes vitaux et ainsi de les protéger d’une possible chute de température. Ce phénomène entraîne par conséquent une augmentation du rythme cardiaque et respiratoire qui participe à maintenir une température corporelle suffisamment élevée.
Toutefois, si la baisse de température se poursuit dans le temps, d’autres réflexes se mettent alors en route. Néanmoins, le système thermorégulateur (l‘ensemble des processus permettant à l’Homme de maintenir sa température interne dans des limites normales quel que soit son niveau métabolique ou la température du milieu ambiant) peut devenir déficient. En effet, la mise de ce système fait augmenter le métabolisme, ce qui nécessite une consommation d’énergie très importante. La capacité à lutter contre le froid dépend de plusieurs facteurs, notamment l’environnement dans lequel vous évoluez : froid, humide, vent, altitude, contact direct avec la neige, etc ; et également de vos ressources personnelles : état de santé, énergie disponible et condition physique.
Quelques effets du froid sur le corps…
Quelques effets qui se produisent sur le corps lorsqu’il fait froid.
Tout d’abord, l’impression d’avoir les doigts plus fins, plus maigres. Non ce n’est pas qu’une impression. Si vous portez des bagues, vous l’avez peut-être déjà remarqué qu’elles semblent glisser et tomber de vos doigts. En effet, alors que les extrémités ont tendance à gonfler lorsqu’il fait chaud, le phénomène inverse se produit lorsqu’il fait froid.
Le visage qui devient rouge, notamment le nez et les joues. Ce phénomène s’explique par l’afflux de sang vers les zones vitales (cœur et poumons) afin de maintenir le milieu du corps à 37°C. Lorsque le corps se réchauffe et est à bonne température, le sang revient aux endroits habituels, faisant rougir la peau par la même occasion.
De plus, le nez est également touché par le froid. En effet, l’influence combinée du froid et de l’air sec entraîne des changements dans la circulation artérielle des muqueuses nasales, provoquant une augmentation des sécrétions, expliquant pourquoi nous avons parfois le nez bouché. La rhinite vasomotrice est donc également touché par le froid.
Le froid : un impact psychologique ? Entre blues et bonne humeur
Le manque d’exposition au soleil durant les périodes de froid peut jouer pour beaucoup dans notre humeur. En effet, la baisse des températures est bien souvent synonyme de baisse de luminosité. Le manque de celle-ci entraîne donc un manque de Vitamine D et notre humeur peut donc être affectée. Le fait de bouger, de sortir et de s’exposer à la lumière du jour est donc nécessaire lorsque cela est possible.
Toutefois, des températures négative peuvent également laisser apparaître un ciel bleu et lumineux. La lumière apporté à un effet sur notre organisme qui sécrète naturellement de la sérotonine (un neurotransmetteur du système nerveux) qui a une influence et qui joue un rôle important sur notre humeur.
Multiplication des maladies pendant les périodes de froid
En hiver, certaines maladies surviennent plus fréquemment. En effet, les températures ne permettant pas forcément de rester dehors, les rapprochements et les rassemblements intérieurs sont donc plus fréquents. La propagation des virus est donc plus facile et le risque d’infection plus élevé. Otites, gastro-entérites, rhinopharyngites ainsi que les angines surviennent plus fréquemment, notamment chez les nourrissons et les jeunes enfants.
Les risques et danger du froid pour notre corps
Lorsque la température extérieur baisse, cela peut mettre le corps en danger.
L’hypothermie est l’un des principaux dangers auxquels s’expose le corps en période de grand froid. Une hypothermie survient quand la température interne du corps passe en dessous de 35 °C. Il y a différents niveaux à une hypothermie. Jusqu’à 32 °C, l’hypothermie est considérée comme faible. Entre 32 °C et 28 °C, l’hypothermie est modérée. Néanmoins, lorsque la température corporelle interne passe en dessous de 28°C, la situation devient grave, les fonctions vitales et le système cardiovasculaire sont en danger.
L’hypothermie se caractérise par divers symptômes, notamment l’apparition de frissons, d’une fatigue importante, de confusions et même de perte de connaissance. L’air froid provoque une contraction involontaire des vaisseaux sanguins. Le détachement des
plaques dites d’athérome (accumulation de dépôts graisseux et calcaires) présentent sur les parois des artères peut être par conséquent favorable. Cela peut entraîner divers complications comme la survenue ou l’aggravation d’une maladie.
De plus, les engelures sont également un impact du froid. Elles correspondent à des lésions ou enflures douloureuses dues au froid. Ces lésions peuvent se trouver sur les mains, sur les pieds, etc…
La peau est aux premières loges lorsqu’il s’agit de lutter contre le froid. Dans ce domaine, le phénomène de Raynaud joue particulièrement.
Le froid, plus intense et dangereux chez les malades chroniques ?
Lorsque les températures baissent et que le froid s’installe, l’organisme doit faire des efforts supplémentaires sans que l’on s’en aperçoive afin d’éviter que le corps ne se refroidisse. Le froid cause bien des problèmes et peut également aggraver de nombreuses maladies déjà existantes. Les personnes souffrant de maladies chroniques sont donc plus vulnérables. Mais quelles sont les maladies les plus touchées par le froid, quels risques et comment s’en protéger ?
Le phénomène de Raynaud
La contraction des vaisseaux dû au froid et aux variations de température favorise les crises typiques du phénomène de Raynaud. Ce dernier est l’archétype des problèmes de santé aggravés par le froid. Il s’agit ici d’une affection fréquente chez 10% de la population qui est le plus souvent isolée mais qui peut aussi être associée à une autre maladie ou à une prise médicamenteuse. Le phénomène de Raynaud est un trouble de la circulation sanguine qui se manifeste notamment par un arrêt de l’afflux sanguin (ischémie) dans les doigts ou les orteils, donc principalement les extrémités. Ces derniers sont alors mal oxygénés.
La crise liée à ce phénomène se déroule alors en trois étapes.
Tout d’abord, la phase ischémique, liée à l’arrêt d’afflux sanguin dans les doigts. Cette phase dure quelques minutes. Les extrémités des doigts deviennent blanches et froides et entraîne une sensation de « doigts morts ». Parfois, la crise s’arrête à ce premier stade.
Toutefois, lorsque ce phénomène va plus loin, des picotements, souvent douloureux, se font ressentir dans les doigts. Ces derniers prennent alors un aspect bleu. Cette seconde étape représente la phase asphyxique. Pour finir, la phase de récupération. Elle correspond au retour du sang dans les doigts qui sont alors tuméfiés, rouges et douloureux.
Dans les cas les plus graves, ces troubles circulatoires peuvent même entraîner des lésions irréversibles.
Les maladies respiratoires
Les affections respiratoires peuvent être aggraver par le froid. En effet, pour les bronchites chroniques ou les insuffisance respiratoires, l’air froid rétrécit le diamètre des bronches et refroidit les muqueuses, l’exposition au froid peut donc accentuer les symptômes de ces maladies chroniques. Essoufflement, fatigue, céphalées et difficultés dans les efforts quotidiens peuvent alors se faire ressentir.
De plus, la pollution de l’air, principalement dans les grandes agglomérations, peut également aggraver les pathologies respiratoires. Ainsi, davantage de cas de divers maladies sont observés en hiver, notamment les pneumonies, bronchites, grippes, bronchiolites, etc ; touchant principalement les personnes les plus vulnérables et fragiles face au froid.
Le froid n’est pas non plus l’ami des personnes asthmatiques. En effet, le froid agit sur leurs poumons comme un irritant, entraînant une réaction inflammatoire. Les crises d’asthme peuvent alors survenir ou être aggravées.
La bronchite chronique et l’emphysème tolèrent également mal le froid.
Les maladies cardiovasculaires
Lorsque la température extérieur diminue, l’organisme augmente sa production de chaleur, accélérant ainsi le rythme cardiaque et provoquant une vasoconstriction (mécanisme physiologique diminuant le diamètre des vaisseaux sanguins du corps par contraction des muscles qui composent la paroi des vaisseaux sanguins). Le froid intensifie alors les risques d’angines de poitrine, d’infarctus du myocarde et d’obstruction des artères par un caillot.
Une angine de poitrine est causée par un rétrécissement des artères cardiaques nourricières. Grâce à des recherches réalisées à l’Institut de cardiologie de Montréal, il a été prouvé que l’angine s’accentue lorsque la personne respire de l’air froid.
L’effet cardiaque est particulièrement important lorsque la température chute sous les – 20 ºC. Cet effet du froid est d’une part une augmentation du travail cardiaque, le froid étant la cause d’un rétrécissement des artères des membres, cela accroît la résistance ; d’autre part, la capacité de dilatation des artères coronaires est mise à mal.
Pour lutter contre le froid et maintenir une température corporelle à un niveau stable, notre organisme doit mobiliser davantage d’énergie. Le cœur bat plus vite et consomme plus d’oxygène, les artères sont davantage sollicitées. En effet, ces dernières effectuent une plus forte contraction faisant ainsi augmenter la tension artérielle. Ainsi, nous sommes donc plus vulnérables aux accidents cardio-vasculaires.
Ce risque est d’autant plus élevé lorsque les artères sont en mauvaises santé, c’est-à-dire, lorsque les artères sont bloquées. Les personnes souffrant déjà de problèmes cardio-vasculaires sont donc plus exposées au risque lors de chutes brutales de températures.
Les maladies de peau
De nombreuses pathologies ou maladies de peau sévissent davantage en période de froid. En effet, ce dernier contribue aux symptômes ou à les amplifier.
Pour les personnes souffrant d’urticaire au froid, le problème risque d’être aggraver. Le froid agit comme un allergène, provoquant une réaction similaire à celle constatée en cas d’allergie. Apparition de plaques rougeâtres prurigineuses, pouvant causer des problèmes plus sérieux en fonction de leur localisation (par exemple, le visage).
De même, pour l’eczéma. Bon nombre de personnes rapportent une augmentation des lésions et des symptômes de démangeaison que l’hiver ou les périodes de froid semblent déclencher.
Le psoriasis est également victime du froid. En effet, le froid agressant la peau, celle-ci se retrouve moins bien hydraté et peut donc moins se défendre.
De plus, le visage n’est pas épargné. Des tissus fragiles comme la cornée se retrouvent directement exposés au froid. La cornée peut se retrouver affecté par le « syndrome de l’œil sec » (manque de sécrétion de larmes, film protecteur essentiel de la cornée) et est alors plus à risque, exposée au froid. Cela peut parfois causer des lésions qui peuvent compromettre la vision.
Drépanocytose et maladies endocriniennes
La drépanocytose est une maladie génétique du sang. Elle est responsable d’une anémie (baisse anormale du taux d’hémoglobine dans le sang) et d’une plus grande sensibilité aux infections. Elle peut également provoquer des douleurs articulaires et abdominales. En effet, la présence de caillots bloquant les vaisseaux, sont responsables d’un manque d’oxygène des tissus, ce qui provoque donc ces douleurs. Le refroidissement cutané est également un facteur déclenchant ces crises de douleurs.
De plus, certaines maladies endocriniennes, comme l’hypothyroïdie (incapacité de la glande thyroïde à produire suffisamment d’hormones thyroïdiennes. Son dysfonctionnement retentit sur les grandes fonctions de l’organisme), diminuent la sécrétion d’hormones qui participent à la production de chaleur par le corps. Ainsi, l’organisme des personnes atteintes d’hypothyroïdie réagissent moins bien au froid.
Le diabète
Les personnes atteintes de diabète sont plus sensibles aux températures. En effet, que ces dernières soient très élevées ou très basses, elles rendent les personnes diabétiques plus vulnérables, en raison d’une mauvaise circulation sanguine. En cas de grand froid, les diabétiques sont d’avantages sujets aux engelures et à l’hypothermie. De plus, les lecteurs de glycémie peuvent se retrouver endommagés par le froid et les écarts de température. Il est recommandé de conserver le matériel de contrôle dans un endroit frais et sec, conformément à la notice d’utilisation.
Les médicaments, une part de responsabilité ?
Certains médicaments peuvent rendre les personnes plus sensibles au froid. Les personnes qui prennent des médicaments pour traiter une maladie chronique ou certaines autres maladies peuvent donc être plus vulnérable à la baisse des températures. Il est donc recommandé à ces personnes de s’informer à ce sujet auprès d’un professionnel de santé.
Le froid : hantise des maladies articulaires
Le rhumatisme est un terme générique qui désigne l’ensemble des atteintes articulaires. Ces atteintes peuvent par exemple être de l’arthrose (affection chronique douloureuse des articulations due à la détérioration des cartilages), de l’arthrite (Le mot arthrite est composé du préfixe « arthro » qui signifie « articulation » et du suffixe « ite » qui signifie « inflammation ». Il s’agit d’un terme général qui englobe toute forme d’inflammation des tissus, de stade aigüe ou chronique, et pouvant toucher une ou plusieurs articulations) ou encore de l’ostéoporose (l’ostéoporose est une maladie osseuse qui associe à la fois une diminution de la densité de l’os et des modifications de sa microarchitecture. L’os est plus fragile, moins résistant et, par conséquent, le risque de fracture augmente (fractures du col du fémur, du poignet, des vertèbres…)).
Les maladies auto-immunes telle que la polyarthrite rhumatoïde (maladie inflammatoire chronique des articulations évoluant par poussées) rentre également dans cette catégorie. Les maladies auto-immunes résultent d’un dysfonctionnement du système immunitaire, conduisant ce dernier à s’attaquer aux constituants normaux de l’organisme, comme c’est le cas pour la polyarthrite rhumatoïde, par exemple.
Ces troubles ostéoarticulaires font partie des premières causes d’incapacité et de handicap. On distingue essentiellement deux formes de rhumatismes. Il y a les personnes atteintes d’une dégénérescence des cartilages (arthrose) et celles qui souffrent de rhumatismes inflammatoires.
Dans le cas de l’arthrose, le froid réduit la viscosité du liquide synovial, de sorte que les articulations sont moins bien lubrifiées et que les douleurs par frottement augmentent.
Les douleurs inflammatoires, quant à elles, s’atténuent dans un froid sec extrême, comme par exemple dans une chambre froide. Néanmoins, le froid hivernal modéré, associé à une haute humidité de l’air, génère par contre davantage de douleurs. Personne ne peut l’expliquer.
On ne saurait répondre de façon concluante à cette question. Ce phénomène peut être expliqué par un ralentissement du métabolisme en hiver. La circulation sanguine alors réduite, le corps passe en phase de léthargie partielle. Les organes vitaux tels que le cerveau sont irrigués en priorité. Les bras et les jambes, composés des muscles et articulations, sont secondaires.
Quelles solutions pour lutter contre la douleur et l’impact du froid ?
L’exercice et la chaleur se retrouvent être bénéfiques pour lutter contre le froid. Bouger régulièrement activera le métabolisme et stimulera la circulation ainsi que la production de liquide synovial. En cas de sortie, pensez à bien vous couvrir, et en particulier les parties les plus sensibles telles que les mains, les pieds, le cou la tête, le nez et la bouche.
L’exercice extérieur est plutôt à éviter, si vous êtes amener à en faire, veillez à porter des vêtements adaptés. Il est important que le corps soit maintenu au chaud, sans pour autant vous faire transpirer. Si l’exercice extérieur n’est pas possible ou que vous êtes adeptes de l’exercice en salle, n’hésitez pas à profiter des établissements de fitness ou de gymnastique aquatique.
Concernant les douleurs articulaires, il est possible d’y remédier seul. Les exposer à une chaleur douce comme celle de la douche ou de la baignoire, ou en utilisant par exemple des dispositifs chauffants devraient faire passer ou au moins atténuer la douleur. N’hésitez pas à masser légèrement les zones de douleurs.
Si malgré tout les douleurs persistent, n’hésitez pas à consulter votre médecin.
/!\ Attention Intoxication au monoxyde de carbone
Par temps froid, les appareils de chauffage d’appoint à la maison sont de sorties pour se réchauffer. Aussi, lors des pannes d’électricité, plusieurs personnes se servent d’appareils qui brûlent un combustible, comme le propane, le bois ou le mazout. Ces appareils sont souvent utilisés dans des espaces fermés comme à l’intérieur de la maison, mettant en possible danger les personnes se trouvant dans la pièce. En effet, ces appareils peuvent dégager du monoxyde de carbone s’ils ne sont pas conçus pour fonctionner à l’intérieur ou s’ils ne sont pas en bon état.
Le monoxyde de carbone est un gaz invisible et inodore qui peut causer des intoxications pouvant être mortelles.
Et vous, quels sont vos trucs et astuces pour affronter le froid ?
Si dans des conditions extrêmes, le froid est un danger peut être un danger pour le corps, il apporte également de nombreux bénéfices lorsqu’il est apprécié dans de bonnes conditions. Découvrez-en les bienfaits dans notre infographie ci-dessous.
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