Avec ou sans nous, la vie continue. Autant que ce soit avec nous ! On me dit parfois : « Oui mais vous savez la vie est dure ». Je réponds alors que la vie est une aventure ! Et qu’il faut en être digne. Oui ! Le bonheur et la vie demandent du courage ! », journaliste Charlotte Savreux, Épreuves, maladies, cancer : et si le déclic dépendait de nous-même ?
Une maladie qui vient tout bouleverser
L’annonce de la maladie est souvent un choc brutal pour celles et ceux qui en font la douloureuse expérience. Une annonce qui bouleverse leur vie, et leur façon de l’appréhender.
Si elle peut, pour les plus chanceux, n’être qu’une épreuve passagère, pour d’autres, elle aura des conséquences lourdes qui obligent à repenser intégralement son mode de vie. Et dans tous les cas, cette épreuve s’accompagne souvent d’un changement de regard sur ce qu’est la vie, et sur ce qu’est sa vie.
Pour certains malades, cette épreuve devient une chance, un déclic, qui les pousse à changer de vie du tout au tour.
Déclic et réalisation : ouvrir les yeux
J’en ai eu la certitude quand j’ai déjeuné avec mes collègues puis avec mon boss. Qu’est-ce que je fais là ?, me répétais-je. Tout était identique, le décor, les gens, les conversations, mais je n’avais rien à leur dire. Nous n’étions plus sur le même continent. Pourtant, moi aussi, j’avais eu des chiffres plein la bouche pendant vingt ans. Comme eux, j’avais connu ce stress teinté d’excitation en parlant fiscalité, flux financiers, bilans. Comment avais-je pu y consacrer tant de soirées, y compris quand mes enfants étaient malades ? Ma carrière avait suivi l’ascension de la société, c’était ma raison d’être professionnelle, mais cette vie-là ne trouvait plus d’écho en moi. », témoignage de Béatrice, 54 ans, site Marie Claire
La maladie est un choc, un bouleversement majeur. Avec l’enchaînement des rendez-vous médicaux, des annonces, des traitements… Toutes ces nouvelles arrivent d’un coup et sans prévenir, et laissent peu de répit aux malades pour réaliser ce qui leur arrive.
C’est souvent au cours de cette phase que le déclic apparaît :
Je me rends compte que je suis dans une vie qui ne me correspond pas, qui ne me va pas. », émission « Ça commence aujourd’hui, pendant leur combat contre le cancer, elles ont tout plaqué ! »
Si parfois ces changements ne concernent que des aspects mineurs de la vie des malades, pour d’autres, c’est la quasi-intégralité de leur vie qui est concernée par ce besoin de changement. Changement de travail, changement de mode de vie, parfois même de famille.
Tout le monde avait hâte de retrouver la vie d’avant, mais pas moi. », « Contrairement à l’entourage, pour la paetiente ce n’est pas pareil. Ce n’est pas la parenthèse se referme et c’est finit, il reste des séquelles. », émission ça commence aujourd’hui, pendant leur combat contre le cancer, elles ont tout plaqué !
La maladie, un moteur plutôt qu’un frein ?
La maladie, lorsqu’elle survient, est vu comme un frein au quotidien. La maladie se fait alors ressentir comme un deuil et la personne concernée passe par les différentes étapes de celui-ci.
Les 7 étapes du deuil : ici par la maladie
- Ça commence par le choc et le déni. Le choc de l’annonce de la maladie, ça nous prend de court, on ne s’y attend pas. Le déni car cette situation est difficilement acceptable, on ne veut pas croire que ça nous arrive, pas à nous.
- La douleur et la culpabilité. Remise en question de soi et de la situation, on se rend compte que la maladie est bien présente et la situation bien réelle. On culpabilise, on s’en veut, on se demande ce qu’on a pu faire.
- La colère. L’incompréhension de pourquoi cette situation arrive et pourquoi à nous mène souvent à des phases de colère et de haine envers la vie, envers le monde.
- Le marchandage. « Si seulement j’avais… ». Durant cette phase, la personne essaie de s’imaginer ce qu’elle pourrait faire ou aurait pu faire pour éviter cette situation, pour qu’elle s’inverse. On fait des promesses, on est prêt à faire des sacrifices pour que cette situation s’arrête.
- Dépression et douleur. On commence à accepter la situation et les conséquences qu’elle inclut. S’en suit alors une phase de dépression. La situation est affligeante et douloureuse, difficile.
- Reconstruction. La personne malade commence à se rouvrir aux autres, au monde. Elle accepte de nouvelles choses, accueille de nouvelles activités. La personne malade cherche des moyens de sortir de sa peine et de sa douleur. La reconstruction et le début de l’acceptation.
- L’acceptation. La personne malade accepte la situation et sa maladie, elle accepte de devoir vivre avec et que la réalité ne peut être changé. C’est une période qui peut être décrite comme une période de paix où la personne concernée s’autorise à faire des projets, à recommencer à vivre.
Lorsque survient la maladie il est difficile de se reconnaître, de se dire que notre corps est toujours le même, qu’il nous appartient. Entre les rendez-vous médicaux, les traitements et autres, la situation se retrouve difficile à gérer et peut accabler plus qu’autre chose. Pourtant, la maladie peut au contraire se retrouver être un moteur et un déclic pour reprendre sa vie en main.
La vie avant la maladie pouvait peut-être sembler parfaite, néanmoins, nombreuses sont les personnes ayant totalement changer leur quotidien, leur entourage et leur vie, tout simplement, suite à la maladie. Leur vie ne leur plaisait plus, ne leur correspondait plus. Les priorités ou le bonheur s’étaient certainement trouvé dans les mauvaise choses avant que survienne la maladie. Cette dernière a pu être une prise de conscience.
C’est de notre corps dont il est question. Le regard posé sur un traitement nous permettra de mieux l’accueillir. Je me méfie de la notion d’espérance, souvent synonyme d’infantilisation, puisqu’elle induit que les choses dépendent de l’extérieur. Or il faut avoir l’ambition de décrocher sa propre victoire. La blouse blanche, c’est bien, mais elle n’est pas grand chose sans la volonté de s’en sortir. », Épreuves, maladies, cancer : et si le déclic dépendait de nous-même ?, Voix des patients
Prise de conscience : la chance et la valeur de la vie
J’ai la chance d’être là. »
Certaines maladies sont plus ou moins graves et peuvent faire voir, aux personnes malades, la mort de près. C’est alors que le déclic devient également une prise de conscience. La vie ? Nous n’en avons qu’une et elle a une valeur inestimable.
Et si en prendre conscience était le moyen de la vivre pleinement ? Et si la maladie servait à ça ?
J’avais failli passer sur l’autre rive, je m’étais accrochée pour survivre et j’en étais revenue. », Béatrice, Marie Claire
Une nouvelle liberté
Le déclic que provoque la maladie nous offre une nouvelle chance de vivre la vie que l’on souhaite. Un besoin vital de faire ce que l’on veut peut survenir, il s’agit ici de penser à soi avant les autres.
Je devenais égoïste ? Non. Je décidais de devenir ma propre priorité. », émission ça commence aujourd’hui, pendant leur combat contre le cancer, elles ont tout plaqué !
Nouveaux projets, nouvelle vie, nouvelle liberté.
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