La féminité est un sujet délicat lorsque survient la maladie. Si la priorité est avant tout la bataille et lutte contre cette dernière, se sentir le mieux possible dans son corps est une composante importante dans le processus de guérison.
L’impact de la maladie sur sa féminité et sur soi
Lorsque survient la maladie, il est difficile d’apprivoiser la nouvelle image de nous que celle-ci nous impose. L’impuissance de se retrouver alors dans un univers médical où la féminité ne semble plus avoir sa place est une étape difficile pour bon nombre de femmes. Ainsi, une part importante de son identité mise à mal.
La maladie bouleverse généralement le regard porté sur soi et son corps, impactant alors la confiance et l’estime de soi. Beaucoup de femmes, notamment celles atteintes de cancer du sein, disent ne plus parvenir se sentir « femme ».
De nombreuses émotions nous submergent, les accepter et les gérer peut être une chose complexe. Entre abattement, révolte, tristesse, anxiété, stress, etc… difficile d’accepter la situation.
Les regards extérieur, un impact sur l’image de soi ?
En plus de nous affecter, la maladie affecte également notre entourage. L’inquiétude, l’angoisse sont des sentiments présents chez les proches qui modifient parfois leur manière d’agir. La maladie peut alors être d’autant plus ressentie et amener à poser sur soi un regard différent.
De plus, la crainte du regard d’autrui à l’annonce de la maladie, la crainte d’un changement d’attitude ou de jugement peuvent impacter la manière d’être des personnes concernées. La réaction des personnes extérieures et même de ses proches peut effrayer. En fonction de leurs réactions, la personne malade peut se sentir plus ou moins mal et peut même en arriver à avoir honte.
Le regard du partenaire peut être le plus difficile. La peur de perdre l’autre, la peur du jugement, la peur de ne plus être assez séduisante ou de ne plus autant lui plaire, et d’autres facteurs peuvent interférer et compliquer la vie de couple.
Comment se réinventer avec la maladie ?
Pour se réinventer avec la maladie, il est essentiel d’accepter celle-ci afin de pouvoir se reconstruire et apprendre à vivre avec. En effet, la survenue d’une maladie, chronique ou non, nécessite une adaptation du mode de vie : adaptation de l’alimentation, des activités physiques, prise de médicaments et autres facteurs peuvent subvenir et interférer dans le rythme quotidien.
La maladie semble parfois prendre toute la place, entre adaptation du mode de vie, traitement (lorsque cela est possible), etc, tout ce qui ne semble pas être en rapport passe alors à la trappe. Or, la maladie ne doit pas prendre toute la place. Se soigner et s’adapter à celle-ci est important, mais attention à ne pas y laisser votre bien-être. L’image que vous avez de vous-même, y compris pendant la maladie, est une composante importante de votre capacité à guérir et à envisager l’après. Comme l’explique l’article de Féminibio avec Adeline Demesy : « Même quand on traverse la pire des épreuves, on a le droit de resplendir ! », « On a le droit de se chouchouter et de se trouver belle ».
L’acceptation également, dans certaines situations, de son nouveau corps, notamment pour les femmes atteintes d’un cancer du sein est parfois difficile, et la féminité ne se limite pas à la poitrine. Les jambes, les mains, le sourire, et bien d’autres détails sont autant de signes de féminité à prendre en compte et à ne pas oublier.
Accepter ses émotions
Une maladie, quelle qu’elle soit, impacte notre corps et notre image, mais également nos émotions. Si l’abattement, la colère, l’anxiété et d’autres réactions semblent être les plus courantes, la composition d’une attitude positive se fait aussi souvent remarquer pour les personnes concernées. En plus de protéger et rassurer ses proches, elle peut également servir à se défendre contre les angoisses et le stress que peut causer la maladie.
Néanmoins, si prendre du recul et aborder une attitude positive, avec par exemple de l’humour, peut être une force pour affronter la maladie, cela peut également mener au déni et à la dépression.
Effectivement, si ce positivisme peut être une force et une aide pour vivre la maladie, il ne faut pas en rejeter les autres émotions qui apparaissent suite à l’annonce de celle-ci.
Comme cité précédemment, l’abattement, la colère et l’anxiété, ainsi que la révolte et la tristesse peuvent être autant de sentiments à ne pas refouler. Elles sont des émotions naturelles lorsque la vie est bouleversé, il est donc important de les vivre et de les prendre en compte. L’acceptation de cette nouvelle vie qui s’impose n’est pas chose aisée, elle demande beaucoup de temps et d’indulgence envers soi.
De plus, la présence, l’affection et l’écoute des proches seront essentielles pour mieux vivre et surmonter les incidents de la vie. Des séances avec un psychologue peuvent également être bénéfiques et permettre de mieux accepter sa maladie et tout ce qui l’accompagne. De même, les groupes de paroles et associations des malades peuvent être de bonnes alternatives pour se libérer de tous les tracas que cause la maladie.
Quelques conseils pour mieux vivre et accepter sa maladie
La volonté d’aller de l’avant et le souhait de retrouver une certaine sérénité s’accompagne souvent d’activités ou de loisirs pouvant le permettre comme l’explique de La Manche Libre :
- Le yoga et la méditation pour s’apaiser et vivre l’instant présent.
- Les loisirs créatifs tels que les coloriages pour adultes, la peinture et les maquettes, qui permettent de se prouver que l’on est encore capable et qui peuvent également être une source de motivation.
- Les activités physiques comme la marche, la gym « douce », la natation ou encore la danse, et bien d’autres aideront à évacuer le stress mais également à retrouver un contact positif avec son corps.
- Prendre du temps pour soi et prendre soin de son apparence est important, un peu de douceur et de temps pour soi aidera à maintenir une bonne image de soi. À l’inverse, la négligence apportera un sentiment de renoncement. Ainsi, aller chez le coiffeur, s’acheter de nouveaux vêtements, se faire une manucure, etc sont de nombreux facteurs qui peuvent apporter une sensation de bien-être et contribuer au maintien d’une bonne image de soi.
- Le cassement de la routine en voyageant ou en visitant des lieux culturelles permettra de sortir du rythme quotidien que la maladie nous a imposé et de se libérer l’esprit.
Beaucoup d’autres activités ou loisirs peuvent également permettre de mieux vivre et accepter la maladie et la nouvelle vie qui s’est imposée.
Mais la maladie m’oblige-t-elle à me réinventer ou ne m’a-t-elle jamais changée ?
La maladie impose un changement radical du mode de vie et de la vie en général. Mais la maladie nous change-t-elle réellement ?
La maladie change effectivement beaucoup de chose, et donne souvent l’impression de ne plus être la même personne qu’avant l’apparition de celle-ci. Changement physique et psychologique apparaissent alors et un nouvel aspect de soi semble prendre place. Et pourtant la maladie ne nous oblige pas à nous réinventer, car nous restons toujours les mêmes. De nombreuses associations aident les femmes à retrouver cette féminité qui semble avoir été perdue. Au travers d’ateliers, d’activités, de produits adaptés, etc… les femmes peuvent alors se rendre compte que la maladie ne leur a rien enlevé, elles possèdent toujours leur féminité et leur personnalité. Lorsque l’on tombe malade, c’est le corps qui est touché et non l’âme.
La sexualité, une part du problème ?
Certaines maladies atteignent directement les caractères dits sexuels de la femme. Mais comment retrouver alors sa féminité quand les facteurs directement féminin semblent affectés ? La sexualité représente-t-elle donc une part d’identité ? La sexualité impacte-t-elle directement la féminité et l’image que la femme a de soi ?
Lors de la survenue d’une maladie chronique, c’est tout le quotidien qui se retrouve bouleversé dans ses moindres aspects. Et la vie sexuelle n’est pas épargnée.
La maladie chronique peut bouleverser le regard que l’on porte sur soi et également sur son corps. Comme expliquer précédemment, certaines femmes ne se sentent plus « femme », les femmes atteintes de cancer du sein voyaient une part de féminité dans leur poitrine que la maladie semble leur avoir retirer. Elles ont alors des difficultés à accepter leur nouveau corps, envisager alors une sexualité ou une relation intime peut donc s’avérer complexe.
La sexualité est fréquemment éteinte ou abandonnée lorsque surgit la maladie. Les douleurs, la fatigue et la perte d’estime de soi qu’elle peut entraîner réduisent souvent très significativement la libido des malades, sans compter d’éventuels handicaps.
La personne atteinte d’une maladie peut se sentir moins séduisante, moins attirante, et se demande aussi parfois si elle a également perdue la capacité d’être aimé.
La maladie, une répercussion sur la sexualité ?
Les maladies chroniques ou leur traitement peuvent également avoir des répercussions directes sur la sexualité des patients, comme expliqué dans l’un de nos précédents articles : Sexualité et maladie chronique, un sujet tabou ?, provoquant alors possiblement cette sensation de perte de féminité, d’attirance, etc…
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